Hormis les acteurs étatiques, les organisations de la société civile et intercommunalités, le Programme Redevabilité interagit également avec les porteurs de cause, qui apportent une touche particulière à la mise en œuvre du programme. Pour en parler, nous avons reçu dans ce numéro de notre bulletin d’information, Houndekpondji Vodisfait Elifaz Gérard, alias Elifaz, un artiste humoriste béninois, porteur de cause au titre du Fonds de soutien aux initiatives de redevabilité (FoSIR 1).
- Quel est le projet que vous mettez en pour le FoSIR ?
Le projet que je suis en train de mettre en œuvre dans le cadre du FoSIR est intitulé « Djo akonta » qui en signifie « Rendre compte » en français. Le projet consiste à produire cinq capsules vidéo afin de porter à la connaissance des autorités et de la population, la nécessité de rendre et de demander des comptes. Nous avons déjà tourné deux vidéos et nous sommes à pied d’œuvre pour les trois prochaines. D’ici quelques semaines, ces trois vidéos restantes seront disponibles.
- Comment définissez-vous un porteur de cause et comment il impacte la mise en œuvre du Programme Redevabilité ?
Pour moi, le porteur de cause est celui-là qui sert d’interface pour passer un message, aux dirigeants et aussi aux populations. Il est celui qui fait passer, sous une forme plus originale, l’information dans sa communauté. Quand je prends mon cas, je suis un artiste. Et l’artiste est avant tout est influenceur. Il peut donc facilement fait passer un message pour que les populations soient informées. On constate le plus souvent que les dirigeants dans l’exercice de leur fonction ne savent pas toujours qu’ils doivent rendre compte de tout ce qu’ils font.
Aussi, la population, c’est-à-dire nous qui sommes dirigés, ne savons peut-être pas qu’il faut demander des comptes à nos dirigeants ou rendre des comptes dans nos familles. Alors, le rôle du porteur de cause que je suis est d’utiliser mon audience afin que, dans un langage humoristique, la population puisse savoir que c’est de leur droit de demander aux dirigeants, aux élus locaux et autres de leur rendre des comptes. Les citoyens de tous les niveaux sont concernés par la reddition des comptes, même au niveau familial.
De ce fait, je suis aussi concerné. Auparavant, je ne savais pas ce qu’est la redevabilité avant d’intégrer le programme. Maintenant, je connais mieux, je sais comment travailler avec mon équipe, comment la diriger. Quand on fait des spectacles et autres, je rends compte à mon équipe. Je leur explique comment ça s’est passé, les dépenses qu’on a eu à faire, les recettes. On clarifie tout et collaboration devient plus aisée quand la gouvernance est transparente.
- Quelle perception avez-vous de la phase 2 du Programme Redevabilité ?
Avec la mise en œuvre de cette phase, beaucoup vont mieux comprendre la notion de « redevabilité ». Au-delà de ça, nos dirigeants, porteurs de responsabilité à divers niveaux, auront plus de facilité à diriger. Parce que lorsqu’on comprend la redevabilité, on a moins de difficultés à exercer ses fonctions. Donc ma perception est que le Programme Redevabilité va mettre notre pays sur de bons rails.
- Mots de la fin
Mon mot de fin, c’est de dire merci au programme qui m’a personnellement permis de comprendre beaucoup de choses et de recadrer ma façon de faire les choses. J’espère qu’au-delà de ma personne, le programme va réellement impacter ma communauté et au-delà de ma communauté, impacter mon pays le Bénin.
Interview réalisée par : Gwladys Odin